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resurrexit a mortuis.

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Resurrexit a mortuis.




Resurrexit a mortuis,
Morte mortem calcavit…
Et à tous ceux qui morts et bien morts
Ne sont ni sous terre, ni dans les tombeaux,
La vie n’est ni dans la chair, ni dans les os,
Ni dans la putréfaction des corps en allés…
Un Dieu ressuscité d’entre tous les morts,
Qui, par la mort même, vainc la mort
Pour que ceux qui ont été, soient...
Resurrexit a mortuis,
Morte mortem calcavit…



Quand nous mourrons comme il est d’usage,
Sous le poids amoncelé de l’âge,
Avec nos os-miroirs fracassés,
À écouter la fin croasser,
Avec le regard tourné vers l’âme,
Allongerons-nous notre bras nu
Pour saisir la vérité ténue
Qui dort au cœur de notre amalgame
De désir charnel et spirituel,
De tant d’expectative enivrante,
Aussi de ces succions effarantes
D'abandon individualiste?

Nous tissons la vie en édredon
Pour nous garder au chaud tout le long
Des temps de ferveur concupiscente
Des temps de frénésie complaisante.
Au carreau des fenêtres posé,
Le front s’Alice au jardin des givres,
Un baiser aux lèvres apposées
Sur la page vierge d’un grand livre.

Les dieux meurent et renaissent telles les saisons.
L’hiver endort sous son blanc linceul froid,
Le printemps éveille et fait renaître la vie,
Le temps et la matière ne font plus qu’Un.

Sous terre, Di Yu, la prison sous terre,
Le purgatoire en vue de la réincarnation.
Sur terre, l’enfer de l’Islam d’Isis,
Où il n’y a aucun ailleurs à espérer
Pour les bourreaux sans âmes, ni pitié,
Égarés au pays de l’inhumanité déivore;
Même la terre vomira ces assassins
Assoiffés du sang des innocentes victimes.

Je grimpe sans fin à l’escalier
Qui ne me mène qu’à m’ennuyer
En cette émotion bue qui me tremble
De nous savoir un jour plus ensemble.
Le néant est cette main tendue
Au-dessus d’un grand malentendu
Où, inexorablement nous tire
Le destin dû qui nous y chavire.

La vie donne la vie, immanquablement,
Mais la mort ne peut donner que la mort.
La bonté sera notre unique gloire
Et la beauté notre seul vêtement.
Le jour glisse vers la nuit
Et la nuit s’ouvre au jour.

Celui qui tue quelques personnes
Est un meurtrier, au plus un psychopathe,
Mais celui qui en tue des millions
Est un grand homme, un géant,
Un souverain et même un héros;
Tel est l’absurdité de notre Histoire
Où le violet, sans pudeur, ni retenue,
Est sacré roi issu de Dieu lui-même
Et consacré et oint par l’Église de Dieu,
Car la bonté et la pitié sont négligeables
Aux pays des assoiffés de richesse et de gloire.

Malgré notre état et nos envies,
Nous étions amants de la vie
Qui coulait sensuelle en nos veines
En cette extase sublime et vaine.
Avec le poing levé en défi,
Nous étions ce Dieu insaisissable
Qui nous avait créés ange et diable
En son univers chorégraphie.
En cet absurde de l’incohérence,
Nous étions un peu plus que ce Dieu
Au jeu de nos ébats mélodieux
Où l’instant se faisait fulgurance.
Nos limites nous agenouillaient
Au pied de ces dogmes rondouillets
Qui anesthésiaient notre révolte,
Assurant des âmes la récolte.

Dans un monde englué dans  le matériel,
Le spirituel n’est plus que cet acouphène
Beaucoup plus irritant qu’interpellant :
Un maringoin qu’il faut de temps en temps
Éloigner pour ne pas trop réfléchir.

La religion tient la vie pour précieuse,
Si précieuse qu’elle en prend autant
Qu’il lui est possible de s’en paître :
Il est dit : ¨prenez ce corps, buvez ce sang¨,
En une grande hymne vampirique.
Lui reprochera-t-on les quarante milles
Sorcières-guérisseuses brûlées
Sur les bûchers de son histoire?
N’ont-elles pas avoué leurs crimes
Sous les tortures de l’inquisition?
Reprochera-t-on à l’Islam bienveillant
Le million de femmes et d’enfants arméniens
Sacrifiés au nom de la pureté sectaire?
Les enfants-filles vendue en esclavages?
Le livre saint taché de tant de sang?
L’abomination de son obscurantisme?

Dehors, le vent agite le temps
Et c’est l’hiver, déjà, qui s’annonce
Dans les nuages en bande-annonce
D’un chant funèbre nous envoûtant.
Tes cheveux flotte à ce vent automne;
Les rêves nous emportent toujours,
Notre réel est ce jour à jour
Et le bonheur ce gris monotone.
Parfois un cri-foudre en grand bruit,
Imprévisible magnificence,
Éclat de lune au cœur de la nuit
En érection d’une quintessence.

Pourquoi voudrions-nous revenir
De l’amoncellement de nos os
Pour être l’armée d’Ézéchiel
Et étendre un peu plus le champ des morts?
Les impies qui terrorisent les innocents
Ne reviendront pas du royaume de la mort.

L’univers est tissé d’un seul et unique fil
Où le réel et l’irréel sont inter-reliés,
Où l’âme se glisse d’un corps à l’autre,
D’un état à un autre et bien plus encore.

Nous dormons en notre égo docile,
Avalisant les dits des conciles
Étalant leurs propres vérités
En sombre et hautaine avidité.
La sainteté cloîtrée sans raison,
Le mysticisme est parfois poison
Dont le prix est calvaire et souffrance
Des victimes de l’intolérance
Dont la cendre à peine refroidi
Est balayé de ce paradis.
Les os brûlés sont-ils plus sensibles
Aux paroles douteuses des bibles?

Pourquoi les plus infâmes criminels
Que l’humanité ait connus
Seraient rétribués de milles et plus
Vierges-enfants à violer dans un au-delà?
Parce que Dieu est le plus Grand?
Qu’il est juste et miséricordieux?
Qu’il se soucie de ce qui est bon?

Dans la lumière crachant mes os,
Je m’agrippe au vertige du vide,
Mon être dérive entre les eaux
Où bientôt gèlent même les rides.
Dans les ornières des aléas,
On me disait enfant-cathédrale
Au cœur de l’église magistrale
Où tout se fait avec maestria.



Resurrexit a mortuis,
Morte mortem calcavit…
Et à tous ceux qui morts et bien morts
Ne sont ni sous terre, ni dans les tombeaux,
La vie n’est ni dans la chair, ni dans les os,
Ni dans la putréfaction des corps en allés…
Un Dieu ressuscité d’entre tous les morts,
Qui, par la mort même, vainc la mort
Pour que ceux qui ont été, soient...
Resurrexit a mortuis,
Morte mortem calcavit…
Resurrexit a mortuis,
Morte mortem calcavit…




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