REVE D'AILES D'ICARE

Rêve d'ailes d'Icare

Je voudrais recourber
Un rêve sur l'enclume
En des ailes nimbées
D'un grand éclat de lune

Nageant à l'inconscient
Y allumer la forge
De ces enfers anciens
Au fond de sombres gorges

Charbon incandescent
Qui consume les âmes
Brasier luminescent
Des jouissances infâmes

Tant de rouges velours
Aux tons cruels et rares
Des sillons de labours
Effaçant les mémoires

Plonger dans ce vitrail
Un songe qui s'éveille
En ouvrant le portail
Aux lucioles vermeilles

Il y devient cauchemar
Ouvre sa transparence
Au souffle qui le mord
Y perd son essence

Le feu est frénésie
Il enchante et il danse
Il siffle l'amnésie
Flamme bleue de la transe

Et puis longtemps après
Sortir la masse molle
Retourner sans arrêt
Et lui battre les ailes

Le fer sur le fer nu
Le son clair qui résonne
Comme un pur absolu
Et tout le corps frissonne

Le marteau en folie
De son poids qui reforge
Étale et agrandit
Et toujours plus il varge

Il ouvre l'éventail
De l'obscure labyrinthe
Martèle les détails
Y laisse son empreinte

Désir inassouvi
Dans un battement tout faible
Les ailes prennent vie
Pour le rêveur du ciel

Je voudrais recourber
Un rêve sur l'enclume
En des ailes nimbées
D'un grand éclat de lune