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Quand les violons jouent l'essentiel.

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Quand les violons jouent l’essentiel.




Les violons de lumière en prisme et ambre
Jouent de leurs ombres bleus la neige blanche.


À la fenêtre de l’hiver
Que la nuit touche de son givre,
Le jour de ses heures s’allongent
En turgescence d’une angoisse.
Une trace de sang dérègle
Le temps que la neige ensemence
De tous nos rêves funambules
Sur le fil chancelant du moi.
Un millier de flocons tombant,
Nous éparpillant étrangers
En la singulière mémoire.
Alice à l’étroit du miroir
Et Émilie désorientée,
Le poème est à ciel ouvert,
Frontière pointillant l’émoi.
Le cœur bat de l’inattendu
De cette perception qui crie
Notre peine à n’être que ça :
Qu’un portrait tracé au mystère
Où la rue n’est qu’un pas de plus.
Le temps déroule son allure
Dans notre tête au crâne ouvert,
L’autre côté perd l’horizon.
Le squelette en feuille tombée.
Sera de fleurs et de senteurs :
Pétales chair, lèvres scellées.
Nous retournons  notre dedans
Pour ne plus jamais être seule.
À la fenêtre en devenir
De ce printemps à reverdir,
L’intuition d’une perspective!
Celle de notre nudité,
Ventre au pubis un peu bombé
Où la fente s’encre en sa courbe
Et mouillure en aubier tilleul
Et gourmandise d’un envol.
L’essentiel est ce doux plaisir
À amadouer vos pulsions
En fleurs été, cristaux de neige,
Sur la peau en velouté d’ange.


Les violons de lumière en prisme et ambre
Jouent de leurs ombres bleus la neige blanche.


Venue d’aussi loin que cet exister,
Le désir de la durée d’un meilleur.
Et cette crainte en un trop durer
D’où l’espérance en un peut-être ailleurs.
L’intuition de partager le voyage,
Que cette odyssée est finalité.
Funambule sur le fil des mots,
Pour notre peine et en déséquilibre
Se balancer nue sur le fil des mots.
L’essentiel, l’autre côté du miroir
Où le moi se reflète en son image.
Aurons-nous donc jamais fini d’apprendre
À traverser cet envers du miroir
Sans abandonner notre identité,
Sans jeter ce que nous devrions être.
Tourne le manège, chevaux décolorés
De cette enfance qui glisse perdue.
La forêt absorbe en gluance mauve
La magie des instants de nos amours.
L’essentiel, toujours, toujours  ces moments
D’un vécu en cet inimaginable.

Nous marchons nos rêves,
Rêvons nos amours.
Dans le matin rose,
Remarchons nos pas
Où les ombres giclent
En une éjection
Que nous vomissons.

L’essentiel, transparence d’ailes,
L’essentiel en absence d’elle.
L’inconscient n’est que ce sourire
Qui nous traverse translucide.

Un tiroir où ranger nos souvenirs,
Un enfant à bercer et à grandir.
Une ligne qui trace le poème,
En autant de ces traits qui nous colorent.
Des secrets gardés tout au fond de nous,
Une jouissance en éjacule et nacre,
Qui coule et qui glisse en rayon de vie.
Une musique, en un soupir silence,
Nous emporte vers tant d’autres rivages.

Un jardin qui pleure sa rose,
Une maison où un lit aime.
En un aveu, un cœur bascule
L’âme en un émoi d’univers.
Amères, les heures déboulent
En turgescence de prières.

En frémissement des cordes de mon âme,
En crissement des grains de sable au vent,
Je m’ennuage dedans ma douleur,
Je suis roche affleurant en mer noyée.
Le matin me berce en ses rayons d’or
Jusqu’en ma tête ouverte à la lumière.
Maman, les mots ont-ils une âme aussi
Quand la chair déshabille tous ses pétales?
Dehors, il neige à petits flocons blancs
Et le ciel est jeune mariée qui danse.
La chair est d’âme et de violet fragile
Où le soi vibre et se trouble en amour.


Nous tissons chaque fil
En une courtepointe,
Carré d’un jouir aux nuances laiteuses,
Carré plaisir en ivresse d’orgasme,
Carré d’un baiser qui mouille les lèvres,
Carré caresse à bercer une enfant,
Carré d’un matin en chair et lumière,
Carré d’un vitrail serti de prières,
Carré de vous  en fondu enchainé,
Nous cousons les carrés
En belle courtepointe.

Des petits moments envolés,
En aperçus copiés-collés,
Le galbe d’un sein au corsage,
La courbure chair d’une hanche,
Le violet turgescent et vulve,
La mouillure sur rose en fente
Qui entrouvre au plaisir les lèvres.
Sommes voyageurs des étoiles,
Qui traçons de sang sur la toile
La ligne vie d’une odyssée
À travers notre temps-espace.


Les violons de lumière en prisme et ambre
Jouent de leurs ombres bleus la neige blanche.


Sur un piano, petites touches
Des feuilles qui tombent l’automne.
Chaque feuille noie sa couleur
Au jouir vibrant de cette orgie.
Chaque instant court à petits pas
Des petites filles rêveuses.
Au loin, les nuages sont sombres
Dans leurs si lourdes crinolines.
L’enfant en pleur peut se noyer
Dans la rivière de ses sanglots.
J’étais petit, n’étais pas grand,
Avec autour le lieu géant.
Carré de soleil au plancher
Qui s’endimanchait dans mon rêve.
Le temps brillait, miroir d’Alice,
Où la maman est féerie.
Fenêtres d’hiver et de givre
En glaçon d’or et d’inconscient
Où les façades sont si belles.
Noël allumait son sapin.
Pour y cueillir un peu de rêves
Et de folie en un délire
De cette ivresse et innocence
Où l’enfance a ses jambes nues
Pour danser, ne plus s’arrêter.


Les violons de lumière en prisme et ambre
Jouent de leurs ombres bleus la neige blanche.
Les violons de lumière en prisme et ambre
Jouent de leurs ombres bleus la neige blanche.

The violins of light, in prism and amber
Play with their blue shadow the white snow.




Sur le thème ¨ L'essentiel est invisible¨ du groupe :iconlethemedulundi:
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Comments2
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DameOdessa's avatar
C'est vraiment sublime:love: