Les archives des reves

Les archives des rêves.



Mon temps est de ce rêve
Qui m’emporte en ce loin
Quand la vie est si brève
Que l’on serre en son poing.

La pluie tombe au jour triste,
Coule luisante et nue
Sur mon flou pointilliste
D’émotions contenues.

Quand la magie m’enneige,
Le temps à m’engloutir.
Quand tu es mon manège,
Moi, à te revêtir.

Un souvenir, un souvenir encore,
Encore un peu de ce vent d’un été,
Où comme un rideau qui bouge agité,
La mémoire nous éclabousse et dore.

Transparence laiteuse et girasol,
Alice, en robe bleue et tournesol,
Offrant ses seins en chair et blancs pétales.
Ouvrant son corps en offrande hiatale.

Robe légère où le vent joue amant,
Cheveux en blondeur d’une mer algueuse,
La peau tendre sur l’écorce rugueuse
En cette turgescence et chatoiement.

Sur les lèvres des filles,
Tant de rêves brisés,
Un peu de camomille,
Pour la vie écrasée.

Quand notre temps s’étire,
J’immortalise en toi,
Démesure et délire,
Notre soif en émoi.

Si près, si près ensemble,
Nos cœurs embrochés,
Et toi, amour, qui tremble
Plus qu’un peu amochée.

Quand je m’asphyxie entre les fractales
D’un univers aux malices tout plein,
Quand, près de toi, je te donne ma main,
Atteindrons-nous notre clé génitale?

Le vent s’est endormi
En plaisir éphémère,
Où tu me couvre amie
En ultime chimère.

Ses idées emmêlées,
Petite Alice songe…
Une tasse fêlée
Qu’une zébrure allonge…

Mon monde est fait de tous ces souvenirs
Où je repasse tes ailes, mon ange.
Et virevolte en folie cette frange
De notre espérance à se maintenir.

Et dans ma tête ouverte
Tous ces rêves brouillés.
Mais dans ton âme offerte,
Une place où mouiller.

En oubli ou en rêve,
Mon égo, ta toison,
Notre diapason
Qui s’agite sans trêve.

Et mon tout petit, si petit malheur,
Devient cette minuscule apostrophe,
Minuscule bouchée entre deux strophes
À me goinfrer, vampire, de vos pleurs.

En tourbillon de toi, mon écolière,
Le vent est venu et s’est endormi,
Le plaisir est-il toujours éphémère
Au fulgurant labyrinthe insoumis?

Hier, en cet étrange,
Demain, un cauchemar…
Chut! Le temps est vendange
Et l’avenir, brouillard!

Dans le miroir d’Alice,
Un rêve de perdu.
Avec Dieu pour complice,
Le réel m’a mordu.

La nuit, le ciel dérive.
Les étoiles brouillées.
La lune est mes archives
Des rêves oubliés.