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Le Carillon de l'Apres-Vie

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Le carillon de l'après-vie.


L'après-vie résonne, …sonne…sonne…
Au fond de nous, …nous, …nous…, nous…
En absence de certitude,
En un rêve d'absolu.

Nos grands rêves sonnent, …sonnent, …sonnent…
Au fond de nous et de vous
En silence et solitude
De détresse dévolue.

Quand s'ouvrent enfin vos âmes
Du vide qui les enflamme,
Écoutez, écoutez voir,
Ce lourd silence d'espoir!



Encore hier ce fœtus au sein d'une mère,
Puis petite fille dans les bras de votre père,
Vous dansiez leur vie dans l'éclat fier de leurs yeux,
Dans l'ombre rassurante du clocher de Dieu.

Dans l'air du matin tendre endimanché de rose,
J'entends résonner au loin, si loin, loin, loin, loin…
Les vibrations de ce baptême rayonnant
Et cette eau claire sur le front : ¨Je te baptise…¨

Et là, tendreté douce que l'enfance attise
En petits bonheurs, pleurs et peurs papillonnants.
Puis, l'adolescence traitée en petits soins,
D'entêtements en révoltes des pas grands choses.

Les seins ou les verges poussent leurs questionnements
Et la vie même déraisonne en étonnements.
Le cocon de la famille et des habitudes
Calme les tourments malgré une solitude.

La chair devient une cathédrale aux pieux vitraux
Où en désirs s'innervent les signes vitaux,
Où le plaisir, s'enfouissant dans des catacombes,
Y découvre et libère d'étranges ombres.

Nous grimpons naïfs sur le tronc de l'arbre-vie
Où les chemins s'égarent aux branches qui montent.
Allant, de-ci, de-là, au hasard des rencontres,
Nous guident nos aspirations et nos envies.



L'après-vie résonne, …sonne…sonne…
Au fond de nous, …nous, …nous…, nous…
En absence de certitude,
En un rêve d'absolu.

Nos grands rêves sonnent, …sonnent, …sonnent…
Au fond de nous et de vous
En silence et solitude
De détresse dévolue.

Quand s'ouvrent enfin vos âmes
Du vide qui les enflamme,
Écoutez, écoutez voir,
Ce lourd silence d'espoir!



Longue, si longue procession des postulantes
Vêtues en aubes blanches d'une virginité,
Cheveux tressés de fleurs et d'halos de lumière,
Tenant, timides, le cierge phallus sacré.

Dans l'éclat vertigineux de grandes verrières,
Le défilé tire la certitude ancrée
D'une foi nourrie d'une tétée réconfortante
Aux bras maternels d'une religiosité.

Et le désir qui glisse, glisse, glisse…
Comme le sperme où les sucs sur une cuisse :
Le plaisir est une fleur, une rose,
Sitôt cueillie, tombent les pétales.

Un jour de froissement des feuilles et des fleurs,
Ailée, frappe à la porte laissée entrouverte,
L'amour avec un grand A et plein de saveurs :
Pays d'Alice en merveilles et découvertes.

Pays de Cocagne et Eldorado, parfois,
De Caïn ou de misères, en d'autres fois.
La vie est un grand fleuve tout plein de mystères,
Avec, au bord, huttes, châteaux ou monastères.

J'entends vos larmes couler
Aux sillons givrées de la terre,
S'y glacer péniblement
En frêles enjolivures.

Une douleur refoulée
Jaillissant fiel et amère
Qui ébranle affreusement
En longue et large fêlure.



L'après-vie résonne, …sonne…sonne…
Au fond de nous, …nous, …nous…, nous…
En absence de certitude,
En un rêve d'absolu.

Nos grands rêves sonnent, …sonnent, …sonnent…
Au fond de nous et de vous
En silence et solitude
De détresse dévolue.

Quand s'ouvrent enfin vos âmes
Du vide qui les enflamme,
Écoutez, écoutez voir,
Ce lourd silence d'espoir!



La vie est cette grande roue dans le moulin qui,
Même taillée dans la pierre la plus dure,
S'use peu à peu à moudre les tendres grains.
Les émotions nous brisent de leurs échaudures.

Un jour, voici venir un vol des noirs corbeaux,
Ces oiseaux au vol lourd et au ras de la terre
Qui fracassent, en grands éclats d'âme, le miroir
Douillet et conforme de nos conforts commodes.

Écoutez s'enfoncer ces éclats dans vos os
Com' dans une proie molle d'un aigle les serres
En un coït de détresse et de désespoir.
Ici, le chœur reprend du néant la triste ode.

L'enfant mort-né résume en secondes-vie
L'instant glacé à plus de cent ans identique.
Applaudissons le théâtre tragi-comique
Où notre réel de l'absurde se nourrit.

Le néantesque maelström du vide
Dans cet univers incompréhensible
Aspire nos espoirs d'immortalité,
Pétrifiés au champs des fatalités.

Et quand ell' sera venue notre dernière heure
Où s'échappent ces quelques grammes de matière,
Sentirons-nous de l'âme l'ultime battement
En une envolée ou un effacement?



L'après-vie résonne, …sonne…sonne…
Au fond de nous, …nous, …nous…, nous…
En absence de certitude,
En un rêve d'absolu.

Nos grands rêves sonnent, …sonnent, …sonnent…
Au fond de nous et de vous
En silence et solitude
De détresse dévolue.

Quand s'ouvrent enfin vos âmes
Du vide qui les enflamme,
Écoutez, écoutez voir,
Ce lourd silence d'espoir!



Qu'en est-il de l'après-vie, de l'autre bord?
Qui donc en est revenu, même des abords?
Un tunnel, la lumière blanche d'un passage,
Toujours le récit d'un retour sur nos rivages!

La Mer du Nord souffle tempête et hache fort
Les aspirations érigées en contreforts
Aux absurdités incohérentes du monde
Où grouillent aberrantes les bêtes immondes.

Ne reste d'espérance qu'une mince ligne
D'un ruban d'acier découpant nos frêles chairs :
Rien de plus que d'un enfant, le bouchon de chair
D'un doigt,  pour retenir la digue qui s'aligne.

Et pourtant, quand je berce ce petit bébé
Au clair de la lune et de minuit lové,
Sa chair si fragile, en écho d'une chose sûre,
S'entremêle à mes fibres en une épissure

Tressée si forte et serrée que même Dieu
Tout-puissant ne peut briser ses réminiscences,
Ni ne pourra en entraver les renaissances.
L'après-vie n'est qu'en ces voyages les adieux.



L'après-vie résonne, …sonne…sonne…
Au fond de nous, …nous, …nous…, nous…
En absence de certitude,
En un rêve d'absolu.

Nos grands rêves sonnent, …sonnent, …sonnent…
Au fond de nous et de vous
En silence et solitude
De détresse dévolue.

Quand s'ouvrent enfin vos âmes
Du vide qui les enflamme,
Écoutez, écoutez voir,
Ce lourd silence d'espoir!
Le carillon de l’après-vie.

L’après-vie résonne, …sonne…sonne…
Au fond de nous, …nous, …nous…, nous…
En absence de certitude,
En un rêve d’absolu.

The bells of the afterlife.

The afterlife rings ... rings ... rings ...
Deep in our bones, ...bones, ... bones...
In absence of certainty,
In an absolute dream.
© 2011 - 2024 hyneige
Comments2
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ArwenGernak's avatar
Toujours l'enfant, héritier de notre mort. Mourir pour avoir donné la vie ? Tout s'entremêle. Elle me fait tellement peur cette après-vie.....telllement.