La solitude de l'ame.

La solitude de l’âme.




Bruissement de l’âme et du corps
En un chant offrant ses accords.
Chacun est seul et tout et transe,
Car notre moi n’est qu’apparence.

L’intime de chacun n’est-il
Que cette infinie solitude,
Cet hier des ainsi-soit-il
Où se pointait la mansuétude?

Un rêve, un paysage en ailleurs,
Un monde moins triste et bien meilleur.
La vie qui glisse, glisse et s’écoule,…
Là-haut, le chant de l’oiseau roucoule.

L’obscur règne en bonne partie
Sur notre monde et sur l’époque.
Le bonheur devient équivoque
Quand notre égo s’intravertit.

La fleur s’ouvre hésitante,
Pétale et vulve palpitante,
Ombre d’un bonheur qui s’enfuit
À gaspiller sa beauté naissante.
La mort, toujours, qui nous poursuit,
Solitude et déconcertante.

Le vent souffle en ce temps sans fin,
Bruissement infini des feuilles.
Quand est-il de notre temps
Où l’âge accumulé s’effeuille
En ce sombre et néant malsain?

Meurt-on mieux en la multitude,
Réjouie de n’être pas l’élue?
Qui, en cet univers immense,
Peut y déceler la clémence
D’un dieu ou quelque autre absolu?

Je suis d’un temps autre et d’ailleurs,
Rivages brumes ni meilleurs,
Ni plus mauvais que le temps vôtre;
Puisqu’après tout ce monde est nôtre.

Mon temps me glisse entre les doigts
Comme dans le ciel les étoiles.
Les premiers amours au sous-bois
Sont de mon théâtre la toile

Où je brode d’or votre nom
Sur la toison d’or frémissante,
Me répétant votre prénom
En embellie luminescente.

Bruissement de l’âme et du corps
En un chant offrant ses accords.
Chacun est seul et tout et transe,
Car notre moi n’est qu’apparence.