La Roue du Temps

La Roue du Temps!


Tac!Tac!Tac!
La roue du temps compte les instants.
Clic!Clic!Clic!
En un milliard d'années écoulées.


L'univers est d'un Big Bang d'hier
Rendu juste au bord de notre histoire.
L'univers qui s'en fracasse encore
De toute cette énergie première.

Ce monde, qui n'a jamais été
À l'échelle de l'humanité,
Renouvelle sans cesse sa face
À ces intervalles qui nous oublient.

Une goutte d'ambre glisse infinie
De quelques millions de ces années.
Et notre reflet n'est qu'une absence
Au miroir des temps immémoriaux.

Cette imperceptible nouveauté
De notre frêle et courte existence
Sur l'ambivalente planète Terre,
À la fois accueillante et hostile.

Et quelle est donc notre aspiration
Entre tous ces conflits et ces guerres
Qui nous gardent au ras du néant,
Dans la fange abjecte d'un réel?

N'étant rien, nous voulons plus de vide.
Nous n'incarnons que la démesure.
Nous célébrons nos pires faiblesses.
Nul souffle ne ranime la flamme.

Nous sombrons en nos propres louanges
De nationalismes si étroits,
De racismes incongrus et sots
Et d'absurdes généalogies.

Aucune étoile sur nos blasons
N'est venue de ce ciel infini.
Nos forteresses les plus puissantes
Se sont écroulées depuis longtemps.

Déjà, s'effacent au vent sifflant
Les tas de pierres des pyramides.
Les civilisations éphémères
Passent et ne laissent nulle trace.

Nous qui n'adorons que la matière,
Nous nous perdons sous nos détritus.
Nous qui vénérons les vaniteux,
Ne savons plus ni prier, ni être.

Nous immortalisons l'inutile
Et statufions les insignifiants.
Métronome de l'aléatoire,
Le temps bouscule nos certitudes.

Rien de nouveau dans cet univers,
Rien de très neuf dans la galaxie,
Si peu de chose sous le soleil :
Quelques hommes qui naissent, qui meurent!


Tac!Tac!Tac!
La roue du temps compte les instants.
Clic!Clic!Clic!
En un milliard d'années écoulées.