L'automne comme priere.

L’automne comme prière.


Pleurent les fleurs, l’été allé.
Me berce l’automne en caresses
Comme en un poème scellé
Qui  m’engourdit en son ivresse.

En ses notes et tonalités,
La rose, en ses derniers pétales
Éclaboussant de sa beauté
Le grand carrousel qui s’étale.

L’automne pleure en ses moments,
Feuilles tombées d’un nécromant
En ce lumineux sanctuaire
Dont les couleurs se font suaire.

L’automne meurt en ses couleurs,
La pluie s’écoule en goutte à goutte.
Une princesse en sa douleur
Buvant le poison qu’elle redoute.

Bruine du temps suspendu,
Les feuilles de l’amour qui saigne
En leur transparence rendue
Que les filets fougères peignent

De gouttelettes de cristal
Qui emprisonnent, éphémère
Et flou, chaque moment létal
De l’univers toujours primaire.

Les herbes qui se couvrent d’or,
Verge d’or de calvacador,
Là-haut le ciel tremble et se brouille
De ces étoiles qui le mouillent.

En cet automne de nos vies,
Tous nos vieux os sont des eaux-fortes.
Les seins tombant en feuilles mortes,
La barbe blanche et nos envies.

Rosace en danse et en lumière,
Quand les tons en verts et mouillés
En jaune orange agenouillé,
De l’été en allé, font prière.

En éclat d’or et de lumière,
Cet automne en fébrilité
De dépassement, d’humilité,
En intensité de prière.