En ce jadis renouvele des reves

En ce jadis renouvelé des rêves.




Sarajevo, aussi, c’était les jeux.
Ces jours-là vous fêtiez tous ces sportifs
Sous le ciel heureux où tant d’éclats brillent.
Aux jours d’après, neigeaient en négatif
Des étoiles aux fronts des enfants-filles.
Craignez aussi qu’il ne neige chez-vous!

Toute l’humanité est en dérive
Dans l’odeur de tout ce sang qui l’enivre.
La folie crucifie les innocents
En aperçu des enfers décadents.
L’absurdité ronge qui le nourrit.
Aux murs, tout ce sang n’est plus que ce cri

Qui hurle dedans des orbites vides.
La marée déroule en la mort ses rides.
Nous buvions, amusés, sur nos écrans
Un corps démembré glaçant le silence.
Le temps de l’histoire est une béance
Où les damnés s’en vont se consacrant.

Sotchi dans la grisaille des caprices
Où les gens se réjouissent du weekend,
Mais tout ne finit pas en happy end
Comme dans les contes de fées ou d’Alice.
En épouvantail, l’horreur ne dort plus;
Craignez que l’éternité soit perdue!

Un moment de fête en une embellie
Où l’Histoire n’est toujours que l’oubli
Que trace à la fenêtre tout ce givre.
Entre quelques bouchées dans un McDo,
On oublie le métro-boulot-dodo,
Pour un moment, chaque instant nous délivre.

En carrousel, tout tourne en camaïeu
Où nous siphonnons la gloire des jeux.
Pianissimo, les jours d’un ailleurs vibrent
Sur cette corde au fragile équilibre.
Trente-ans, la vie mourait en déjà-vu,
Et vous n’avez encore rien prévu!

Sait-on jamais quand, au cauchemar, bascule
Le temps d’une valse à trois petits pas?
La vie fragile et l’humain minuscule
À la fenêtre d’un dedans du dehors,
Ange, ne bouge plus, ne bouge pas.
Mais, sait-on quand on bascule au cauchemar!

Sous le ciel heureux où tant d’éclats brillent,
Sarajevo, aussi, c’était les jeux.
Ces jours-là vous fêtiez tous ces sportifs…
Aux jours d’après, neigeaient en négatif
Des étoiles aux fronts des enfants-filles.
Craignez aussi qu’il ne neige chez-vous!