literature

Cette obscurite qui appelle...

Deviation Actions

hyneige's avatar
By
Published:
302 Views

Literature Text

Cette obscurité qui appelle…




Dans l’obscurité de cet univers,
Chaque humain est entité de lumière.
Nous sommes constellation et prière
Dans ce ciel que nous voyons à l’envers.

Un poisson en éclat rouge intense
Dans un aquarium au drame immense :
Tout ce sang des vies en échappée
Qui s’entremêlent par le drame happées.

Goutte à goutte sur la neige noire.
Pourquoi du destin cette attrapoire.
Alice et l’enfant, dernier dodo
En gisante au même tombeau.

Dieu, que cette terre est triste et froide
Pour son bébé, qu’elle enlace roide.
C’était le temps d’un dernier adieu,
Notre naïveté d’un bon Dieu.

Un soir, un train sur la voie d’automne,
Quelques flocons d’un ciel monotone
Tombant sur les cheveux flavescents
De la belle au tableau glaucescent.

La vie ne bat plus qu’en ses blessures,
Ne sommes qu’encre sur noircissure
De cet incurable avortement
Nous embrasant en effacement.

Entendez cette vie qui s’emmêle,
Glissant, gélatineuse trémelle,
En l’étrange et insondable ailleurs
Que notre âme présume meilleur.

Des notes de piano m’obnubilent,
Il pleut dans mon cœur et sur la ville.
Mon âme à la fenêtre givrée,
Étale ses ailes chamarrées.

En incessant aller-retour troubles,
Je vais, je viens… ou est-ce mon double?
Ou, suis-je toujours, en obscur-clair,
Passager à la gare d’hier?

Me voici en mon propre fantôme
D’un irréel broyant mes atomes,
Au fond du miroir, pulvérisé
En ces possibles recomposés.

Spirale du moi aux lampadaires
En ce funambule linéaire
Qui tangue hésitant dans le brouillard
Au jeu d’un mortel colin-maillard.

Jérusalem, la neige qui tombe,
Les oliviers ont les pieds gelés.
Pour leurs enfants morts, les réfugiés
Creusent dans le sol si dur les tombes.

Qu’en est-il de nous pauvres humains,
La beauté s’en va et se disloque
En cliquetis des os dans nos mains
Quand tout notre être n’est plus que loque.

Quand les eaux aux sombres épaisseurs
Glissent en raclant dans la douleur
Vers l’univers aux mers intérieures,
Nous sommes en dérive des heures.

Le temps nous semblait à profusion
Sur le vaisseau doré de l’enfance.
Habillé en voiles d’innocence,
Je glisse, je glisse aux allusions.

Quand nous nous déplaçons en multiples
De nous-même dans le temps ouaté
Le long de ce si long corridor
Pieds nus et livrés à notre sort.

Nous allumons les lampions fragiles
De notre foi ou est-ce la peur
De descendre aux enfers de Virgile,
Dans ces tombeaux de nos géniteurs?

Le vent venu du pays des ombres
Vient jouer en rides sur la peau
Le requiem annoncé d’en-haut.
Craignez donc cette lumière sombre.

Nous irons promener les grands bois,
Parfum papier et glace vanille,
Chair colorée et papier Manille,
Y goûter la mémoire aux abois.

Quand le chemin enfonce ses brumes
Dans la forêt aux bois nus en grume.
Nous sommes de cet autre bord,
Nous sommes d’Amérique du Nord.

Cette Amérique qui s’arme lourde
Pour descendre ses petits-enfants.
Le doigt sur la gâchette et piaffant,
Les new cow-boys ont la raison sourde.

Sombres papillons d’un désarroi
Semant consternation et effroi
En immense nuée d’épouvante
Qui terrifie la proie haletante.

Les rois furent des usurpateurs,
Les révolutionnaires, des traites.
Les pauvres ne sont que des squatters
À maculer les œuvres abstraites.

Au jardin d’hiver enseveli,
Je deviens ce gisant sous la neige.
Me voici gisant en ma mémoire,
Il neige les cendres de l’Histoire.

À ma fenêtre en si froide hiver,
L’hibiscus a fleuri l’univers
De sa fleur mélancolie et rose
Tel un poème brodant la prose.

Poupée chiffon hurlant son silence
On m’a feutré de tant de démence :
Le temps s’est figé, barbe-à-papa
Où vibrent les cordes du trépas.

L’enfant danse au jeu de marelle;
À cloche-pied jusque dans le ciel.
Pour tous les délaissés aux corps grêles,
Même Dieu n’est qu’un autre arc-en-ciel.

Entendez-vous la couleur du monde?
Blanc ici, de sang pour le tiers-monde.
Ce lieu est de type irréfléchi
Où s’accroche éphémère la vie.

Quand l’incertitude gruge notre âme,
Creusant en dédales notre vécu,
Nous gravons crissant de nos calames
Que nous ne serons jamais vaincus.

Dans l’obscur au profond, la lumière
Me découpe en ces cubes de sang
Qu’un destin barbouillent indécents
D’une suie gluante et première.

J’empile en cageots les souvenirs;
La noirceur se fait plus mutilante
Ce monde est de nature violente
Étoilant de brumes l’avenir.

Marcher au temps des nuits éternelles
Dans la forêt jaunissante aux coins racornis
Et, en élision irrationnelle,
Invoquer la démonomanie.

Le temps immortel a ouvert son livre.
Cette lune d’hiver s’est enneigée.
Il fait si froid dans notre corps figé :
La chair se meurt sous la peau bleue de givre.

Dans l’obscurité de cet univers,
Chaque humain est entité de lumière.
Nous sommes constellation et prière
Dans ce ciel que nous voyons à l’envers.
Dans l’obscurité de cet univers,
Chaque humain est entité de lumière.
Nous sommes constellation et prière
Dans ce ciel que nous voyons à l’envers.

This darkness that calls ...</b>


In the darkness of this world,
Every human body is light.
We are constellation and prayer
In this sky we see upside.




Sur le thème ¨obscurité¨ du groupe lethemedulundi.deviantart.com/
© 2013 - 2024 hyneige
Comments0
Join the community to add your comment. Already a deviant? Log In